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Geysa

2018
Argile rouge, eau, air comprimé et techniques mixtes.
Une projection à plus de 20 mètres de hauteur
et un bassin de 14 mètres de diamètre.

À la frontière de l’ingénierie et des arts plastiques, l’œuvre de Fabien Léaustic compose avec les limites de la science, au sein de cette marge d’erreur où la rationalité exacerbée devient l’objet d’une féérie laborantine susceptible de fictionnaliser le monde. Reproduisant un phénomène naturel de manière artificielle, Fabien Léaustic réalise un geyser d’eau et d’argile rouge, dont l’irruption organique et aléatoire dénote un imaginaire science-fictionnel, tout à la fois merveilleux et inquiétant.
S’élevant à près de 20 mètres de hauteur, l’ampleur de cette œuvre hypnotisante nourrit le fantasme d’une nature ayant repris ses droits, mais arbore également l’ombre menaçante d’une planète soumise aux ravages des activités humaines. La marée boueuse se déversant dans le bassin, à intervalle contrôlé, apparaît comme le spectacle d’un désastre organisé. Tel le sublime d’une explosion, ce crachat de terre devient la métaphore d’une posture d’anticipation critique.

Texte de Marion Zilio pour NUIT BLANCHE PARIS - 2018.

Dans la presse :


Ce geyser de Fabien Leaustic témoigne d’un geste radical, c’est la lancinante scansion d’une inquiétante étrangeté, de l’éternel recommencement. On conjure, en hurlant, toutes les Une minute Sept ou les Quarante Cinq secondes, cycle aléatoire, l’attente déçue avec bonheur. « On aime, on vous emmène » aurait déclaré un contrôleur RATP jetant un regard vague aux tickets mal compostés à la station de la Porte de Pantin. Courrez-y.

Texte de Jérémie Ferrer Bartomeu.
Attention aux éclaboussures : l’artiste Fabien Léaustic, dont les œuvres fraient leur chemin à la frontière entre sciences et arts plastiques, investit pour la nuit le bassin de la Cité des sciences avec des geysers de terre argileuse qui se déclenchent de façon aléatoire. Des surgissements rouges de quelques 20 mètres de haut presque féériques, mais qui ne sont pas sans évoquer les dégâts de la fracture hydraulique ou la contamination des nappes phréatiques.

Texte paru dans le journal “Le Monde”.
Entre art et science, Fabien Léaustic intègre dans son art des phénomènes naturels, organiques et physiques. Ingénieur de formation, il est émerveillé par les catastrophes naturelles de plus en plus présentes dans le monde. Geysa, pour la Nuit Blanche à la Cité des Sciences et de l’Industrie, reproduit de manière artificielle un geyser d’eau et d’argile rouge dont l’irruption est aléatoire. Ce bassin d’eau pure, souillé au fur et à mesure de la nuit par cette argile, fait référence à la fracture hydraulique dans les nappes phréatiques. Par cette oeuvre, il créé une ambivalence entre émerveillement et rejet, et questionne le public sur ces phénomènes pas toujours naturels.

Texte de la revue “À nous paris”.