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Abri

2016
Faïence crue.
Dimensions Variables,
ici 600 x 400 cm.

À l’image des termitières, dont le système d’aération et de circulation extrêmement complexe assure la viabilité de la colonie, cette œuvre évoque « un lieu qui puisse abriter sans être enseveli, qui protège sans étouffer » (Vitruve, De Architectura, II, 1) soit la forme première de l’abri.  En modifiant et façonnant le lieu dans lequel elle prend forme, l’œuvre permet à l’artiste de le réinventer. Avant même de pénétrer l’espace, la sensation d’un refuge est présente et le percement de la lumière révèle une activité interne. La matière, de prime abord simple d’utilisation, doit être appliquée en suivant un protocole précis et éprouvant afin de recouvrir la surface vitrée.
Un rituel unique pour un résultat différent à chaque fois.La formation des craquelures évolue et réagit aux sollicitations extérieures (passage des visiteurs, température ou encore vibrations). Fabien Léaustic se joue de ce critère aléatoire et non maîtrisable, insufflant à son œuvre son caractère évolutif et vivant. Abri introduit l’exposition en révélant à la fois le processus artistique aléatoire de l’artiste, le réseau de craquelures et de lumière qui donne vie à l’œuvre et la transformation d’une matière familière en un nouveau monde étrange.

Texte de Adeline Lacombe & Elena-Lou Arnoux pour l’exposition personnelle “Les riens font des mondes” à la Galerie de l’association Art Exprim à Paris

Un geste des plus simples – apposer une fine couche de terre sur une vitre pour l’y laisser sécher (Abri, 2016) – rejoue à nouveaux frais une phénoménologie quotidienne : l’effritement de la matière percée de lumière, sismographie des vibrations rythmant le temps de l’exposition.

Texte - Marine Relinger.





L’Abri respire, vibre et vie au diapason du lieu qui l’accueille et qui la reçoit. Comme un écrin, l’espace dicte à l’œuvre son devenir et sa forme. Les chutes de matières font parties intégrante de l’œuvre, de son processus et de son esthétique. Les débris qui s’échouent au sol doivent être laissés tels qu’ils se forment, trace du vécu de l’œuvre et des vibrations du lieu qui la font naitre. Il n’est pas rare que l’installation reste intacte pendant toute la durée de l’exposition. Aussi nous avons déjà constaté que l’Abri restait en place uniformément durant les 6 mois de monstration de l’œuvre.